La Turquie profite notamment du retrait des troupes américaines de Syrie, dont l'annonce avait été faite par Donald Trump, aux côtés desquelles les Kurdes se sont battus face à l'Etat islamique (EI). Cette décision remonte en réalité au début de l'année 2019. Déjà à l'époque, Recep Tayyip Erdogan avait promis de passer à l'acte.
Ce conflit a de lourdes conséquences dans la région.
Les Kurdes peinent à s'intégrer dans leurs pays respectifs (Turquie, Irak, Syrie et Iran) et font régulièrement l'objet de persécutions. L'un des massacres les plus emblématiques subits par les Kurdes remonte à 1988, lorsque Saddam Hussein a tué environ 5.000 Kurdes à l'arme chimique dans la ville irakienne de Halabja.
C'est la troisième offensive d'Ankara en Syrie depuis 2016. La dernière, en mars 2018, avait permis à son armée de s'emparer d'une partie du canton d'Afrine. Selon l'ONU, plus de 320.000 habitants de l'enclave avaient dû fuir leurs foyers, pour la plupart pillés.
Sourds aux appels des européens, de la France et de l'Allemagne, à une cessation de cette offensive, le président turc Recep Tayyip Erdogan, a ordonné dimanche 1er mars, l'intensification de ses frappes aériennes sur la province d'Idlib, dans le nord-est de la Syrie et doit se rendre le 5 mars à Moscou pour discuter avec Vladimir Poutine.
L'offensive déclenchée en octobre s'est doublée d'un marchandage humanitaire odieux avec l'Europe le long des frontières avec la Grèce où actuellement plus de 24000 hommes, femmes et enfants se trouvent bloqués sans vivre sans eau sans toit qui attendent l'ouverture d'un corridor côté grec pour se rendre dans les différents pays européens en attente de main d'œuvre spécialisée. Je pense ici à l'Allemagne qui faute d'une natalité suffisante a un besoin urgent de plus d'un million de travailleurs étrangers et vient de modifier sa législation pour accueillir plus facilement des travailleurs hors UE.
Il est urgent que les chefs d'état sinon les ministres des affaires étrangères des états européens qui ont déjà versé beaucoup d'argent à la Turquie pour gérer seule cette crise humanitaire, se réunissent et se réengagent d'un point de vue humanitaire concrètement dans le conflit turco-syrien et répondent à cet afflux de malheureux, utilisés à leur dépens comme arme de déstabilisation massive à la porte de l'Europe.
Les états européens, La France et l'Allemagne ne peuvent laisser la Grèce isolée. Ils doivent mettre en place un corridor de la dignité et de la liberté pour sauver ces hommes, femmes et enfants de la folie d'un homme.