Même pas peur ! Les sujets de Sa Majesté ont décidé de sortir de l'Union Européenne ce jeudi 23 juin 2016.
Thank you for this moment (we spent together). Motivés par l'afflux supposé de migrants (alors que ceux-ci restent coincés en Calaisis dans des conditions indignes eu égard aux valeurs défendues par l'Europe) et une défiance vis-à-vis des technocrates européens, la vieille génération a imposé à sa jeunesse dynamique et à l'aise dans ses baskets made in Schengen cette sortie de l'Union. Il faut maintenant mettre en oeuvre cette nouvelle donne; plus d'un milliers de textes à réécrire pour définir les nouveaux partenariats, en espérant une rupture immédiate des accords pris à Calais, afin que ces migrants qui y sont bloqués puissent gagner les côtes anglaises au plus vite et des aménagements pour la jeunesse, inventive, curieuse et voyageuse. Et, pourquoi pas une nouvelle place boursière de premier plan européenne à Dublin ! Laïcité vient du mot latin laicus qui trouve son origine dans le mot grec qui signifie <peuple>.
A la suite d'un procès opposant le Père La Valette affairiste ruiné à la Compagnie des Jésuites de France, qu'il perdit au Parlement de Paris, les jésuites sont chassés de France par Choiseul en 1762. Le Parlement ordonne la suppression des collèges. La répression contre les pasteurs protestants menée par Choiseul provoque la répugnance des populations catholiques. Magistrats et intendants cessant d'appliquer la loi, la faculté de théologie déclare : "Le prince a reçu le glaive matériel pour réprimer....non seulement les doctrines qui coupent les nœuds de la Société et provoquent à toutes espèce de crime, comme le matérialisme, le déisme et l'athéisme, mais aussi tout ce qui peut ébranler les fondements de la doctrine catholique, donner atteinte à la pureté de sa foi et à la sainteté de sa morale; il a le droit d'empêcher les discours, les écrits, els assemblées, les complots, et tous les moyens extérieurs par lesquels on voudrait attaquer la religion, répandre des erreurs , et se faire des partisans". Face à cette intolérance religieuse , Voltaire met toute sa passion pour la liberté de penser dans les affaires Calas exécuté sur la Place St Georges le 10 mars 1762 pour lequel après enquête il obtient la réhabilitation complète et Sirven qui échappa à une condamnation, tous deux huguenots. Le jeune chevalier de La Barre pour l'aveu de ses lectures voltairiennes n'eut pas cette chance privé de défense au Parlement (Me LINGUET son avocat ayant été interdit d'imprimer son mémoire en défense), il fut décapité et brûlé le 1er juillet 1766. Pendant la révolution française, la nuit du 4 août, le clergé proposa et fit voter l'abolition de la dîme ecclésiastique. La déclaration des droits de l'homme votée en 1789 stipule en son article 10 :" Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi". La liberté de conscience est ainsi expressément consacrée. Le catholicisme n'est plus la religion d'Etat et l'exercice des autres cultes, israélite (autorisé par la loi du 13 novembre 1791), protestant (juste toléré depuis l'édit du 17 novembre 1787), devient licite. Le 13 février 1790 la Révolution exigea des prêtres qu'ils prêtent serment à la constitution malgré l'interdiction pontificale (traques, sévices, persécutions contre les prêtres réfractaires et leurs ouailles - en contradiction avec le principe constitutionnel de liberté de conscience édicté par l'article 10 dont les dispositions ne tendent qu'à la rendre illimitée - durèrent jusqu'à la chute de Robespierre). Mirabeau lors de la séance du 13 avril 1790 termine son discours par ces mots en réponse à la question : "La religion catholique, apostolique et romaine doit-elle être déclarée religion d'Etat ?" : "J'observerai à celui des préopinants qui a parlé avant moi, qu'il n'y a aucun doute que, sous un règne signalé par la révocation de l'édit de Nantes , et que je ne qualifierai pas, on ait consacré toutes sortes d'intolérances. J'observerai encore que le souvenir de ce que les despotes ont fait ne peut servir de modèle à ce que doivent faire les représentants d'un peuple qui veut être libre. Mais, puisqu'on se permet des citations historiques dans la matière qui nous occupe, je n'en ferai qu'une. Rappelez-vous, messieurs, que d'ici, de cette même tribune où je parle je vois la fenêtre du palais dans lequel des factieux, unissant des intérêts temporels aux intérêts les plus sacrés de la religion, firent partir de la main d'un roi des français, faible, l'arquebuse fatale qui donna le signal du massacre de la Saint-Barthélemy. " Robespierre institue en remplacement du catholicisme le 7 mai 1794 (18 Floréal) pour "la stabilité et la félicité de la République" l'idée de l'Etre suprême et de l'immortalité de l'âme. "Elle ( son idée )est donc sociale et républicaine. La Nature a mis dans l'homme le sentiment du plaisir et de la douleur qui le force à fuir les objets physiques qui lui sont nuisibles, et à chercher ceux qui lui conviennent. Le chef-d'oeuvre de la société serait de créer en lui, pour les choses morales , un instinct rapide qui, sans le secours tardif du raisonnement, le portât à faire le bien et à éviter le mal; car la raison particulière de chaque homme égaré e par ses passions, n'est souvent qu'un sophiste qui plaide leur cause, et l'autorité de l'homme peut toujours être attaquée par l'amour-propre de l'homme. Or, ce qui produit ou remplace cet instinct précieux, ce qui supplée à l'insuffisance de l'autorité humaine, c'est le sentiment religieux qu'imprime dans les âmes l'idée d'une sanction donnée aux préceptes de la morale par une puissance supérieure à l'homme"... Belles paroles qu'il mit en oeuvre à sa façon et rappellent les régimes dictatoriaux où est célébré le culte à la personne du chef de l'Etat... Rétablie sous le Directoire, la paix religieuse permet la réouverture de 40.000 églises. Mais Napoléon, déiste, par son Concordat du 16 juillet 1801 utilise la religion catholique pour asseoir sa puissance (nomination des évêques par le chef de l'Etat, sacrement impérial). Louis XVIII reconnaît par la charte du 4 juin 1814 le catholicisme comme religion d'Etat. Les jésuites reviennent en France à la Restauration et reprennent l'éducation religieuse et populaire dans les villes et les campagnes, au grand dam des francs-maçons, La Rochefoucauld, etc. Mais Charles X lors de son sacre prononce l'article 10 de la déclaration des droits de l'homme au lieu de la formule traditionnelle concernant l'extermination des hérétiques. Sous Charles X, malgré l'opposition de Lamartine à l'Assemblée, est votée une loi sur le sacrilège (1825) punissant de travaux forcés le vol des vases sacrés, et de mort le vol si des hosties consacrées s'y trouvaient. Une ordonnance du 16 juin 1828 interdit aux jésuites de diriger des écoles secondaires et soumet les petits séminaires à l'autorité universitaire et limite le nombre des élèves. "L'église est dans l'Etat et non pas l'Etat dans l'Eglise" Gensonné. Après la révolution de juillet, la Charte est confirmée. Une nouvelle campagne anticléricale à propos de l'école laïque déferle à partir de 1894 après l'affaire Dreyfus, la majorité des catholiques se trouvant dans le camp des antidreyfusards, nationalistes, antisémites et antirépublicains. En 1902, le bloc républicain marqué à gauche et soutenu par la franc-maçonnerie arrivant au pouvoir fait fermer plus de 3000 écoles, expulser par la force 20 000 religieux et saisir les biens de leurs communautés et interdit en 1904 tout enseignement aux religieux. Combes, président du Conseil, rompt les relations diplomatiques avec le Saint Siège. Après des débats passionnés, la loi sur la séparation des Églises et de l’État est votée le 9 décembre 1905, consacrant la séparation des églises représentées en France (catholicisme, luthérianisme et calvinisme), et complétée par une loi votée sous Clémenceau autorisant l'utilisation des lieux de cultes sous formalité. Paradoxalement, ces mesures contraignant l'Eglise à accomplir sa mission dans un monde sécularisé et laïcisé avec une situation financière difficile auront pour effet un renouveau religieux, notamment parmi les intellectuels, suivi par la fraternité des tranchées lorsqu'éclate la guerre de 14-18. Extraits de : Sunnites et chiites : différences et origines d’une ancienne division OASIS Tous musulmans, ils croient au Coran en tant que révélation définitive de Dieu à l’humanité et en Muhammad (Mahomet) comme son dernier Prophète, ils prient cinq fois par jour, ils jeunent tout le mois du Ramadan, ils pratiquent l’aumône, ils vont en pèlerinage à la Mecque et ainsi de suite. Mais ils ont une conception différente de l’autorité religieuse. Pour les chiites, à la mort de Muhammad, cette autorité s’est transmise à son cousin et gendre ‘Alî et de là à sa famille. Pour les sunnites en revanche l’autorité est restée rivée au Coran et à l’exemple du Prophète et de ses premiers compagnons (la sunna), interprétés par la communauté et par ses experts religieux. Théologiquement les chiites soutiennent donc que la révélation coranique se compose d’un sens extérieur, littéral et d’un noyau intérieur, spirituel et que ce dernier est enseigné par ‘Alî et par ses descendants, les imams. Si nous voulons comprendre à fond le Coran il nous faut donc passer par leurs personnes car « il est quelqu’un parmi vous qui lutte pour l’intériorité de la révélation comme moi – aurait dit Muhammad – je lutte pour son extériorité. Ce quelqu’un est ‘Alî ». Pour les sunnites en revanche « la main de Dieu est posée sur la communauté » : Muhammad reste le témoin originaire de la révélation et le croyant accède directement au Texte Sacré à travers l’imitation de son comportement, dans la chaîne des générations. Pour les chiites Muhammad aurait désigné ‘Alî comme son successeur (calife) à la tête de la communauté islamique. Les sunnites retiennent quant à eux que Muhammad n’aurait laissé aucune disposition spécifique et ses Compagnons auraient choisi librement un chef pour la communauté, dont les fonctions seraient purement « administratives ». D’abord Abû Bakr, puis ‘Umar, enfin ‘Uthmân. Les chiites sont donc politiquement le parti d’‘Alî (c’est là la signification du mot arabe shî’a, d’où le français chiisme). Tentatives de rapprochement : A la mort du troisième calife ‘Uthmân, assassiné en 656, la communauté islamique choisit justement pour lui succéder ‘Alî. Elle semblait avoir ainsi remédié à la fracture. Toutefois un parent d’’Uthmân, Mu’âwiya, gouverneur de la Syrie, se leva accuser ‘Alî d’avoir été impliqué dans l’assassinat d’‘Uthmân et lui refusa obédience. Après la mort d’’Alî, Mu’âwiya, resté seul, se proclama calife. Ce fut le début de la dynastie omeyyade, qui allait durer jusqu’en 750 et qui poursuivit durement les partisans d’’Alî. Parmi ses exactions on compte notamment l’assassinat du troisième imam Hussein, petit-fils de Muhammad. Pour les chiites, Hussein est le martyr par excellence, commémoré chaque année à l’occasion de la fête d’’Âshûrâ’. Avec la fin des omeyyades, il y eut une deuxième occasion de rapprochement au cours de la dynastie abbasside (750-1258). En 818, le calife Al-Ma’mûn désignait comme son successeur le huitième imam chiite ‘Alî al-Ridâ. Peu de temps après, l’imam mourait dans des circonstances mystérieuses et à partir de ce moment, la famille d’’Alî dut renoncer à toute prétention politique directe. Au XXe siècle nous avons assisté à plus d’une tentative de « rapprochement » entre sunnites et chiites, dont se dégage dernièrement le Message d’Amman de 2004. La plupart des chiites reconnaît une chaîne de 12 imams. Du fait toutefois de l’hostilité croissante des califes abbassides, en 874, le dernier imam se serait caché ou, comme disent les chiites, il serait passé en Occultation. Initialement, il aurait continué à communiquer avec les fidèles à travers des intermédiaires mais par la suite, même ce lien se serait interrompu. C’est pourquoi, aujourd’hui, la très grande majorité des chiites croit que le douzième imam est vivant mais caché et qu’il reviendra à la fin du monde pour rétablir la justice sur la terre. D’autres groupes – les ismaélites notamment – se reconnaissent dans différentes chaînes d’imams. Les zaydites du Yémen par contre interprètent cette figure dans un sens plus proche du concept sunnite de calife. Un courant minoritaire soutient qu’après l’Occultation, le chiisme devient totalement spirituel. Le fidèle est appelé à vivre dans son cœur le rapport avec l’Imam caché dans l’attente de sa manifestation, tout particulièrement en se tenant loin de la politique. Le courant majoritaire a toutefois transféré progressivement les prérogatives des imams sur les experts en sciences religieuses, créant de la sorte petit à petit un clergé avec sa propre hiérarchie. Un processus qui a duré plus d’un millénaire et dont nous pouvons voir l’aboutissement ultime dans la figure de Khomeini. Les racines les plus lointaines des Sunnites remontent à la partie majoritaire de la première communauté qui choisit Abû Bakr comme successeur de Muhammad et qui, après la mort d’’Alî, accepta Mu’âwiya comme calife, principalement pour mettre fin aux discordes civiles. Actuellement, les scientifiques les désignent par le terme de « proto-sunnites », pour bien souligner que le véritable sunnisme naît plus tard, vers le IXe siècle, autour des experts des traditions relatives à Muhammad. L’américain Jonathan Brown, spécialiste dans ce domaine, recourt à ce sujet à une très belle image. Il parle du sunnisme comme d’une tente qui s’est élargie au cours des siècles. Il naît, dit-on, autour de l’étude de la parole de Muhammad, les hadîth. Partant de ce noyau, il s’étend petit à petit jusqu’à comprendre également les autres écoles juridiques et théologiques qui accordaient un plus grand poids à l’utilisation de la raison, les ascètes de différentes provenances et, plus tard, les mystiques soufis et de nombreuses formes de religiosité populaire. La reconnaissance d’‘Alî comme quatrième calife légitime (« bien guidé ») et comme figure religieuse de tout premier plan marche elle aussi dans cette même direction que nous pourrions aujourd’hui définir « œcuménique ». À partir toutefois du XVIIIe siècle cette tendance s’inverse et la tente commence à se rétrécir. Les mouvements dits réformistes insistent, à commencer par le wahhabisme saoudien, sur le retour au noyau essentiel du sunnisme. Voici apparaître les nouveaux groupes salafites qui expulsent progressivement le mysticisme soufi et retrouvent leur attitude de concentration exclusive sur les hadîth. Le tableau resterait néanmoins très incomplet si nous n’y ajoutions un troisième facteur : l’apparition – à partir des années Soixante – de l’Islam politique, autrement dit une forme de militance où la religion est vue comme un système politique qui englobe tout, capable de fonder un modèle d’État moderne alternatif au paradigme occidental. Idée qui a séduit des penseurs tant sunnites que chiites et donné naissance, dans sa version violente, à des groupes radicaux tels que les Jamâ‘at islamiques ou Hezbollah, caractérisés par ailleurs par un transfert d’idées et de pratiques comme le culte du martyre (traditionnellement chiite, mais devenu aujourd’hui central dans le radicalisme sunnite aussi) ou la nouvelle importance du concept de jihâd même dans les milieux chiites.
Le transfert « mimétique » entre les groupes radicaux sunnites et chiites est par ailleurs allé de pair avec la croissance de l’hostilité réciproque, ce que nous voyons déjà dans l’action d’al-Qaïda en Iraq et à l’heure actuelle dans l’État Islamique. Rien de surprenant. Avoir amené la divergence doctrinale directement sur le terrain politique rend bien plus difficile sa solution. Il n’est pas exagéré de dire que nous sommes revenus à un mélange entre religion et politique comparable à celui de la communauté naissante, ce à quoi il nous faut cependant ajouter la technologie moderne avec tout son potentiel de destruction. Conclusion : Pour désarmer le conflit religieux entre sunnites et chiites il s’impose d’en réduire le potentiel en le privant de sa composante politique. Autrement dit renoncer, des deux côtés, à l’identification entre sphère séculière et sphère religieuse qui a toujours représenté le cheval de bataille de l’Islam politique. Pour découvrir, si ça se trouve, que cet amalgame ne produit pas l’utopie d’une religion-monde mais bel et bien une politique sacralisée qui rend les conflits par définition non négociables. A ces divergences, s'ajoutent un contexte social caractérisé par un lien social appauvri en raison de l'affaiblissement des solidarités tribales, lignagères et de l'absence de nouvelles institutions, le statut social étant déterminé par la position de l'individu dans la hiérarchie professionnelle et par le marché fondé sur la liberté et non la solidarité, des croyances coupées de leur base cohabitant avec les illusions du progrès indéfini de la modernité, des normes confuses, un pouvoir central tyrannique et une bureaucratie souvent corrompue; le retour de leaders prolétaroïdes (selon l'expression wébérienne), ces nouveaux prophètes qui prêchent la purification, la rénovation de la société correspondant aux attentes des couches sociales non privilégiées par ces régimes, n'hésitant pas à dénaturer le message coranique, profitant de l'absence de clergé chez les sunnites, soumettant à l'isolement les nouveaux affiliés pour mieux les endoctriner et les conduire à l'attentat suicide, qui est pourtant prohibé par le verset IV, 38-39 du Coran et certains hadiths ou paroles du prophète Muhammad. Curieusement, ces martyrs de niveau d'instruction et de vie plus élevés que la moyenne de la population trouvent la justification de leur acte dans d'autres versets du Coran exploités par les fondamentalistes chiites (cf. Al Hallaj) mais, à la grande différence du martyr chrétien du moyen-âge qui préférait mourir plutôt qu'abjurer sa foi, ils ne se contentent pas de se donner la mort mais provoque celle-ci pour causer la mort d'autres individus pris au hasard qui se trouvent au mauvais moment au mauvais endroit . Qui croient-ils sauver ? Ce type de crimes fréquents aux USA où la vente et le port d'armes sont libres, se sont exportés sur notre territoire mais restent marginaux car soumis aux réseaux des trafiquants d'armes et de drogues puisque la vente et la circulation des armes en France sont - heureusement - strictement réglementées. Il s'agit de redonner du sens à une génération égarée. Pour approfondir : "Contre le vide moral" de Tony Judt Ed Champs Essais En 1947, la publication en France aux éditions Self du livre J'ai choisi la liberté : La vie publique et privée d'un haut fonctionnaire soviétique de Victor Andreievitch Kravchenko traduit en Français par Jean de Kerdeland provoque de vives réactions dans les milieux communistes. Accusé d'être un désinformateur et un agent des Etats-Unis dans un article paru le 13 novembre 1947 signé Sim Thomas, rédigé par le journaliste André Ullmann au Les Lettres françaises, journal proche du Parti communiste français, Kravtchenko porte plainte contre Les Lettres françaises pour diffamation, et nommément contre Claude Morgan, directeur et André Wurmser, rédacteur.
Le procès, qualifié de « procès du siècle », débute le 24 janvier 1949 devant le tribunal correctionnel de la Seine et dure deux mois. Une centaine de témoins y participent. L'Union soviétique envoie, afin qu'ils le désavouent, des anciens collègues de Kravtchenko et son ex-épouse. Ils sont soumis aux questions embarrassantes de Georges Izard. Les avocats de Kravtchenko font venir à la barre des survivants de camps de concentration soviétiques. Parmi eux, Margarete Buber-Neumann, la veuve du leader communiste allemand Heinz Neumann - victime de la Grande terreur et fusillé en 1937 -, elle-même déportée dans un camp du Goulag : après la signature du Pacte germano-soviétique, elle est livrée par Staline à l'Allemagne nazie et envoyée dans le camp de concentration de Ravensbrück. Le 4 avril 1949, le procès est remporté par Kravtchenko. Le tribunal lui accorde un dédommagement de 150 000 francs, somme symbolique en comparaison des 11 millions demandés en réparation de la diffamation, et condamne Claude Morgan et André Wurmser à 5 000 francs d'amende chacun. En appel (novembre-décembre 1949), bien que la condamnation soit maintenue, les avocats de Wurmser et Morgan réussiront à réduire les dédommagement à 1 franc symbolique par procédure, soit 3 francs. |
Sur RV : 01 45 39 20 70
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Juin 2017
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